Aujourd’hui j’ai le privilège d’accueillir dans mon blog, dans la section « Créativité au féminin » une artiste que j’admire et qui m’inspire énormément : Julie Adore. Sa démarche artistique met en valeur la beauté des choses simples de la vie, et ça résonne fortement en moi.
Julie Adore est notre artiste invitée pour le défi de novembre de Paper Lovers Project, le défi trimestriel que j’organise avec Marie Skaya. Marie et moi, nous sommes honorées de la participation de Julie, si vous ne la connaissez pas encore, voilà sa présentation :
« Installée en France, Julie Adore est une artiste russe autodidacte et touche-à-tout. Elle crée des univers fleuris et poétiques, peuplés de petites bonnes femmes et d’autres créatures pleines de bonne humeur. Elle est l’auteure des livres Doodling Créatif et Collage Créatif aux Editions Eyrolles. »
J’ai rencontré Julie Adore lors du lancement de son premier livre en 2018, grâce à une invitation qui m’a fait une amie en commun, Olivia López alias @needlebox. Cette rencontre avec Julie fut magique pour moi, discuter avec elle à propos du dessin spontané et naïf, m’a aidé à me réconcilier avec mon style de dessin et à prendre confiance en moi.
Alors, comme on se connait bien, je me permet de te tutoyer ma chère Julie, tout d’abord, merci d’ avoir accepté notre invitation.
Quelle était ta motivation pour écrire ton premier livre ?
La pratique du doodling floral produisait de tel sentiment de satisfaction chez moi. Je ne croyais pas mes yeux, moi, qui selon mon prof de dessin ne savait pas dessiner, je remplissais des feuilles entières avec de jolies fleurs. J’étais fière du résultat et les commentaires sur Instagram étaient très enthousiastes. Mais surtout les gens disaient :
« Ah, si je savais dessiner », « ça parait si simple mais je n’y arriverais jamais… » En même temps par un heureux hasard j’ai reçu une proposition d’écrire un livre sur un sujet de mon choix, et bien, j‘n’ai pas beaucoup hésité car l’envie de partager ma découverte était très forte. Je voulais que les gens ressentent les mêmes sentiments que moi, surtout ceux qui ne savent pas dessiner (et ça a marché !).
Tu partages avec nous ton monde de poésie peuplé des poupées où la nature a une place importante. Ce monde imaginaire t’a toujours accompagnée ? ou cela a été une révélation à un moment donnée de ta vie ?
Je pense que j’ai toujours été comme ça. Toute petite je me maquillais les joues avec du pollen de lys, j’imaginais des histoires dans ma tête, je mangeais des queues de capucines ramassées au parc, je faisais des poupées avec des fleurs de guimauve. À 9 ans je rêvais d’avoir une caméra pour filmer les nuages qui passent…
Tu as réussi à garder ton âme d’enfant. Quelle est ta formule ?
Reponse en image
La créativité est cyclique, comment tu limites la durée de la panne d’inspiration ?
Je pense que chaque personne vit cette période différemment. J’ai appris avec le temps et moult frustrations que cela ne servait à rien de forcer, de s’agiter… A notre époque c’est difficile de prendre son temps et encore plus difficile d’accepter de « le perdre ». Sauf que, selon moi, il n’y a pas de temps perdu, il passe différemment, parfois très lentement mais il faut l’accepter comme on accepte d’autres cycles naturels.
Généralement je passe à une autre technique pour me changer des idées. Je délaisse le dessin pour la broderie, la couture, le crochet… Je teste de nouvelles choses. Et quand l’envie de créer n’est vraiment pas là, je sors me promener ou je regarde des séries (d’ailleurs je vous conseille de regarder une série anglaise Detectorists, drôle et touchante, où les personnages prennent leur temps)
Comment tu t’organises pour éviter la dispersion et gérer les projets importants.
Je n’essaie pas d’éviter la dispersion, pour moi elle a un côté stimulant. N’est-ce pas c’est aux enfants qu’on dit souvent « sois pas dispersé ! » Alors comment garder une âme d’enfant sans faire des choses d’enfant ?! Je peux tout à fait arrêter mon dessin pour aller prendre une photo de papillon que j’ai vu sur ma terrasse ; commencer par coudre un doudou, le délaisser pour une broderie et finir avec ce dessin.
Mais comme je suis quand même une femme adulte avec un sens de responsabilités aigu, je donne des priorités à mes projets en fonction d’urgence, de quantité de travail etc. etc.
J’entends assez souvent les femmes actives et créatives dire qu’elles n’ont pas beaucoup de temps pour réaliser tout ce qu’elles veulent faire, elles ont du mal à s’accorder une pause créative. Tu es artiste à temps plein, mais tu es aussi maman, épouse…Comment trouves-tu l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.
Là c’est encore la question des priorités pour moi. Qu’est-ce qui est vraiment important ? Tester tout de suite l’idée que j’ai eu ou laver la vaisselle ? Passer une soirée en amoureux ou répondre aux commentaires sur Instagram ? Chacun devrait se poser cette question assez souvent. Et évidemment, l’organisation est essentielle. Le matin je me consacre à mes projets artistiques en cours, mes rendez-vous , à midi on déjeune tous ensemble en famille , l’après-midi c’est souvent une sieste d’une heure pendant laquelle je mets mes idées à plat, ensuite c’est plutôt un temps d’expérimentations, à 19:00 je raconte ma journée aux parents… Là c’est une journée type comme je les aime, et parfois il y a des soubresauts de la vie (par ex, j’écris ces lignes à 5:18 car réveillée par un lapin j’arrivais plus à m’endormir) et je fais avec. Comme tout le monde.
Il n’y a pas de recette miracle pour trouver l’équilibre, chacun fait de son mieux.
Tu es la reine du Doodling et du Collage créatif, les Neocolors II sont tes meilleurs amis, le dessin au crayon ou à l’aiguille n’ont pas de secret pour toi… As-tu d’autres centres d’intérêt qu’on ne connait pas encore ?
J’adore inventer des packagings, caresser ce lapin qui me réveille très tôt, j’adore les choses monumentales comme la Mère Patrie ou la Cité Radieuse, j’aime semer des graines et observer la nature, j’aime faire des stop-motions et des pickles, j’aime regarder la science-fiction vintage et incorporer des fils de coton dans mon papier fait maison, j’aime me prélasser au soleil, manger et lire.
Notre défi de novembre consiste à illustrer des personnages adorables inspirés de ton histoire russe préférée de ton enfance « Le Gros Navet » avec la technique de Doodling et du collage, quel conseil puis tu offrir aux participantes pour les motiver ?
Amusez-vous : au pire vous trouverez ça « moche » (ce qui est très subjectif), au mieux vous aurez un album jeunesse à proposer aux éditeurs (un vrai objectif)
Juste pour finir, si tu étais un objet, une couleur, une chanson et un mot, tu serais ?
Réponse en image
Toutes les photos qu’illustrent cet article sont de @julieadore
Merci infiniment Julie pour avoir répondu à toutes mes questions et ton soutien tout au long du défi, avec tes conseilles et tutoriel pour les abonnés de la plateforme Paper Lovers Project.
J’espère que ce portrait d’artiste vous inspire et vous motive à travailler le dessin d’une façon spontanée et à adopter un esprit curieux pour experimenter plusieurs techniques et enrichir ansi votre imaginaire.
Si vous aimez l’univers artistique Julie Adore , je vous invite à découvrir son blog, où elle met à votre disposition plein d’idées DIY, elles vendent ses mini-livres d’inspiration et actuellement en précommande, un superbe calendrier 2022 en collaboration avec l’artiste Anne-Solange Tardy. Vous pouvez aussi suivre ses aventures sur Instagram et ses course en ligne sur Artesane
Pour accèder aux ressources du défi Paper Lovers Project dès le debut de l’année, vous pouvez vous abonner gratuitement ici :
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