Portrait d’artiste : Marie Boudon, vivre de son art

par | Déc 16, 2021

Pour clore en beauté le cycle 2021 de « Portrait d’artiste » dans le cadre du défi créatif annuel Paper Lovers Project, j’ai l’immense honneur d’accueillir une artiste et entrepreneuse créative que j’admire énormément, sa rencontre en 2019 m’a reconcilié avec l’aquarelle, mon médium de cœur, et m’a aidé à aborder autrement ma créativité, grâce à son excellent livre : J’ose créer. Je parle bien évidement de Marie Boudon, fondatrice de la plateforme Tribulations de Marie.

 

J’avoue, j’ai toutes les formations et livres de Marie, j’adore sa pédagogie et sa méthode, et surtout, son énergie positive dans la créativité et le business. Elle est un excellent modèle de femme qui réussit l’objectif : Vivre de son art. Donc, je suis très contente de pouvoir l’interviewer pour vous inspirer, mes chères âmes créatives.

 

Prenez votre grande tasse de thé, placez-vous confortablement dans votre canapé on va papoter : processus créatif et gestion d’entreprise créative !

1) Ancienne ingénieure, l’aquarelle était ton activité détente, et depuis 2017 tout a changé, l’aquarelle est devenue le cœur de ton entreprise créative. As-tu pris une nouvelle activité créative pour te détendre, quel est ton nouveau rituel créatif ?

 

R : Merci beaucoup Tatiana de m’accueillir par ici et merci pour ton soutien ! En effet pas simple d’allier entreprenariat et créativité. Ces derniers mois, j’ai essayé de reprendre une routine créative tout court. Au fil du temps depuis 2017, j’ai un peu perdu ma routine créative personnelle parce que je créais à chaque fois avec un but fini en tête et pas « juste » pour le plaisir.

Depuis le mois de septembre, à peu près, j’ai réussi à reprendre une routine créative, sans à chaque fois me demander « il faut que je créé pour un tuto, il faut que je crée pour un cours, il faut que je crée pour quelque chose ». J’essaye de créer plusieurs fois par semaine en général le soir, pour l’instant je ne partage presque pas ces moments sur les réseaux et ça fait du bien. Au niveau des médiums, l’aquarelle reste mon médium principal, mais en ce moment, je n’hésite pas à explorer d’autres médiums, par exemple : la gouache, l’encre, l’art digital avec Procreate. Souvent pour compléter l’AQUARELLE. J’aime bien mixer les différents médiums. Le but n’est pas tellement d’avoir une nouvelle activité, mais plutôt de retrouver un moment de jeu sans viser un résultat à chaque fois, mais créer pour le processus.

2) la créativité est cyclique et la panne d’inspiration fait partie du processus de création. Quand cela t’arrive, quelles sont tes astuces pour limiter la durée de cette période ?

 

R : Alors, bien souvent, j’essaie de me mettre des deadlines et de me dire : « Bon, il faut que j’essaie d’avancer sur tel projet d’ici telle période ». Ça a très bien marché pour moi ces dernières années, mais j’étais dans l’optique de tirer au maximum sur ma créativité.

Se mettre la pression pour relever de nouveaux défis n’est pas toujours sain, mais se dire « Bah j’attends l’inspiration » ce n’est pas la solution non plus.  Il faut trouver l’équilibre.

D’autres astuces :

  • Essayer d’effectuer des recherches sur un sujet qui m’intrigue. Je recherche des photos, je me documente, je cherche ce que d’autres artistes dans d’autres univers ont créé autour de ce thème. Se lancer dans cette phase de recherche, ça décomplexe un petit peu le processus, ça le rend un peu plus abordable que vouloir créer une œuvre tout de suite.

Cette étape de recherche, met moins de pression et du coup faire des petits tests, ça me rassure. Récemment, le thème de recherche c’était les chalets dans les bois, donc j’effectuais des recherches sur ça, je rassemblais plusieurs photos, j’ai regardé un documentaire, tout ça me met dans une ambiance et ça me donne de nouvelles idées.

La recette de Julie Adore
Julie Adore - Ma priorité c'est moi

3) Par expérience, l’aventure entrepreneuriale ressemble à une montagne russe avec beaucoup des moments de remise en question. En 2020 tu as fait un grand changement, de micro-entrepreneur à créer une SASU comment as-tu vécu la transition ? 

 

R : C’était très difficile, à la fois parce que c’était complètement nouveau et il fallait tout réapprendre. La partie administrative et puis surtout la partie équipe : comment recruter une équipe, comment s’organiser, quel projet choisir, comment planifier les projets en équipe? Tout ça était nouveau.

Ça a demandé beaucoup d’adaptation, apprentissages et de temps. Rien que trouver un système pour gérer l’entreprise, ça a été assez difficile parce que ça me ralentissait sur mes projets créatifs, comme le fait de sortir un nouveau cours, ça a pris plus de temps que ce que j’aurais pensé.

Mais aussi, ça a eu un côté extrêmement excitant. J’aime beaucoup cet aspect entrepreneurial, donc c’est très excitant de pouvoir découvrir tous ces nouveaux sujets, de façonner finalement une vie d’entreprise sur mesure. Le changement de statut vers une SASU était également excitant car on n’avait plus les limites de micro-entrepreneur. On part d’une page blanche, ça ouvre les horizons, et on peut se dire, « on part dans cette direction, on vise plus grand ».

J’ai remarqué que le mental joue beaucoup dans l’entreprenariat. Le fait d’avoir levé les limites du statut ça m’a en quelque sorte autorisée à aller plus loin, à voir plus grand. C’est un bon problème à avoir ! Maintenant je peux me poser de nouvelles questions. C’est une chance de pouvoir se les poser et de faire ce changement. Donc je l’ai aussi vécu comme quelque chose de très positif. Je me sentais très reconnaissante et chanceuse.

 

Julie Adore- invitée PLP novembre

4) Tu as changé la vision démodée de l’aquarelle et tu es pionnière en France dans la création d’une plateforme en ligne de formation pour l’aquarelle. Cela t’offre une grande visibilité mais aussi une grande exposition aux critiques, positives et négatives, car le concept de « artiste qui réussit son entreprise » et encore plus, une femme ambitieuse qui gère son art business, c’est encore mal compris. Comment réagis-tu à cette exposition, et face aux critiques ?

 

R : J’ai la chance de recevoir assez peu de critiques. Je reçois énormément de bienveillance et de soutien donc j’en suis très reconnaissante. Il y a une partie des personnes qui critiquent ou qui ne sont pas alignés avec ce qu’on propose et qui le font savoir. Honnêtement ce n’est jamais évident d’entendre des critiques de personnes qui ne sont pas satisfaites, je pense que peu importe ce qu’on fait, on n’est jamais super heureux quand ça arrive.

Quand je fais face à ce genre de situation, j’essaye de me demander: Qu’est-ce que cette personne remet en question et qu’est-ce que je pourrais améliorer ? Est-ce que la critique est constructive ? Est-ce que la critique résonne en moi ? On note ainsi tous les retours constructifs pour faire le meilleur produit possible.

Bien sûr après, il y a forcément des personnes qui ne font pas des critiques constructives, qui ne prennent pas la peine de discuter. Il vaut mieux ignorer, je pense, ce genre de critiques, je ne sais même pas si on peut appeler ça des critiques. Personnellement, je ne me concentre pas sur ce genre de messages, et j’essaye de ne pas leur donner d’importance.

Il y aura toujours des personnes qui ne seront pas alignées avec ce qu’on propose et ça n’est pas grave, c’est comme ça, c’est normal. On ne peut pas correspondre à tout le monde. Alors je me concentre sur les personnes qui sont alignées avec nos propositions et que je peux aider au maximum.

5) Tu es la reine du Boost, que ça soit pour encourager la créativité ou pour nous motiver dans nos projets, moi je certifie ! et te remercie pour tes messages booster au moment que je me préparais à lancer mon Club en octobre. Alors, quels sont tes TOP conseils à donner à toute femme créative qui veut se lancer dans l’entrepreneuriat ?

 

R : Ahaha, merci ! Voici les conseils que je peux donner :

Se spécialiser

Je pense que, en tant que femme créative, on aime en général beaucoup de choses différentes. Souvent on me demande conseil en me disant « Ah, j’aime bien ça et j’aime bien ça, j’aimerais en faire mon métier, qu’est-ce que tu en penses ? » souvent je dis : sélectionne la chose que tu aimes le plus, évite de proposer trop de produits ou services différents parce que c’est plus facile au début de se spécialiser. À titre personnel, j’ai toujours bien aimé le piano, la photo, le scrapbooking à une époque, ce n’est pas pour autant que j’ai décidé de les monétiser.

S’ouvrir à des compétences complémentaires à la créativité

Ensuite, je dirais de ne pas se contenter de sa créativité, mais aussi s’ouvrir à d’autres compétences liées à l’entreprenariat comme : le web, le référencement, étudier différents modèles économiques (lequel tenter, lequel me correspond?), le marketing (comment mettre en avant son business, comment je peux atteindre les personnes qui sont sensibles à mon produit?), savoir s’adresser à un client…

Il ne faut pas se contenter de « Je suis une artiste avec une super idée créative ». Personnellement, c’est ce qui a fait marcher mon projet de le prendre au sérieux et de le renforcer avec ces compétences. On peut se former un peu au fur à mesure en plus de la partie créative.

Ne pas se mettre en difficulté trop vite

Je déconseille de se lancer à 100% en lâchant son travail du jour au lendemain. C’est ce que j’ai fait après plus de deux ans à travailler sur mon projet les matins et les week-ends, mais ça reste trop risqué pour l’équilibre mental et financier. Je conseille d’essayer de faire les deux activités en même temps au début.

Quand on se lance dans l’entreprenariat, il y a de nombreuses choses à mettre en place, c’est chronophage. Mais pour moi, il faut le faire à côté de son travail, pour se sécuriser et que le projet ne devienne pas une angoisse. Au début c’est un hobby, et si on arrive à trouver l’énergie pour gérer le travail et ce gros hobby en même temps, c’est aussi rassurant pour la suite.

Julie adore
Bluevert Soul le blog

6) Et on finit par ton portrait chinois : si tu étais un objet, une couleur, une chanson et un mot, tu serais ?

R : Si j’étais un objet, je serais un ordinateur, c’est l’outil qui m’a permis vivre de mon art. Si j’étais un couleur, je serais bleu-vert comme la mer près de Bandol où je vais tous les étés. Si j’étais une chanson, je serais une chanson de Paul McCartney de son album « Chaos and creation in the backyard » et finalement si j’étais un mot, je serais SéréniTHÉ.

 

 

Toutes les photos qu’illustrent cet article sont du compte Instagram @tribulationsdemarie  et Michelle Gonzalez Photographe

Merci infiniment Marie pour avoir répondu à toutes mes questions autour de la créativité et l’entrepreneuriat au féminin, ton parcours et ton succès est une excellente source de motivation.

Je te retrouve samedi 18 décembre à 18h30 pour une causette créative et séance de peinture méditative en Instagram Live, vous êtes toutes invitées à nous rejoindre.

Pour trouver l’univers de Marie Boudon, visiter son web site Tribulations de Marie et faire le plein d’inspiration avec son compte Instagram  et sa chaîne Youtube .

 

Pour voir le contenu du défi créatif de décembre Abécédaire de Noël du monde, dont Marie Boudon participe, aller à la Plateforme Paper Lovers Project.

Pour accèder aux ressources du défi Paper Lovers Project dès le debut de l’année, vous pouvez vous abonner gratuitement ici :

 

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