On dit de vous que vous êtes maniaque, pointilleuse, très à cheval sur les détails ? Selon le dictionnaire, la définition du perfectionnisme est « le fait d’être animé par un souci exagéré de perfection ». Il qualifie une personne qui aime soigner et fignoler son travail de manière excessive… Bref, vos exigences sont un peu too much, et vous en avez des sueurs froides. D’ailleurs, cela vous bloque régulièrement dans votre travail mais aussi dans votre pratique artistique. Qui n’a jamais renoncé à poser le premier coup de pinceau sur sa feuille, de peur de ne pas être à la hauteur de ses propres attentes ? Pour cesser de vous tourmenter et vous reconnecter au plaisir plutôt qu’à l’anxiété, je vous explique ce que signifie être perfectionniste et comment vous réconcilier avec vous-même !
Être perfectionniste : où, quand, comment ça se manifeste ?
Votre côté tatillon se manifeste le plus souvent au travail. En effet, vous avez des tâches spécifiques à accomplir sur lesquelles votre supérieur vous évalue, et vous avez à cœur de bien réaliser votre mission dans ses moindres détails. Vous avez beau vous démener, faire preuve d’une organisation au cordeau et tout contrôler de A à Z, vous n’êtes jamais à 100 % satisfaite du résultat.
Mais votre boss exige-t-il réellement un niveau d’excellence aussi élevé, ou vous mettez-vous la pression toute seule ? Ce sont deux types de perfectionnisme différents. En effet, vous pouvez vouloir être parfaite, ou penser que c’est ce que les autres attendent de vous.
Être perfectionniste, c’est être trop exigeant envers soi-même, mais vous pouvez aussi juger le travail de votre entourage de manière excessive et dure. C’est un troisième type de perfectionnisme, qui se manifeste par la volonté que les autres soient parfaits. Cela engendre parfois des tensions, des conflits et du stress lorsqu’ils ne répondent pas à nos attentes…
En dehors de la sphère professionnelle, vous avez également des difficultés à ne pas viser le top dans toutes vos activités privées. À la maison et dans votre vie quotidienne, tout doit être sous contrôle et parfaitement maîtrisé… Et quand cette intransigeance se glisse même dans vos loisirs, qui sont censés vous faire lâcher prise, cela peut vite vous ôter tout plaisir de faire et vous conduire à l’échec ou l’abandon.
Alors, comment faire la différence entre goût du travail bien fait et sens du détail exacerbé ?
Être perfectionniste, qualité ou défaut ?
Être perfectionniste s’avère être une qualité tout autant qu’une tare. Tout est une question de dosage, et cela dépend des conséquences que ce trait de caractère emporte dans votre vie.
Alors, perfectionniste, qualité ou défaut ? Amour du travail bien fait ou obsession parfois incontrôlable ?
Les aspects positifs du perfectionnisme
Le fait d’être perfectionniste comporte de nombreux aspects positifs, qui vous seront utiles dans votre métier comme dans votre vie privée.
- Votre haut niveau d’exigence vous vaut de toujours réaliser un travail soigné, méticuleux. On peut compter sur sa grande qualité !
- Vous faites preuve d’opiniâtreté : vous ne lâchez rien tant que cela ne vous convient pas !
- Vous avez le goût du challenge et du dépassement de soi.
C’est tout ? Oui, car le pendant de tous ces points positifs, c’est la souffrance ou la frustration que votre degré d’excellence vous impose. C’est à cette frontière que se situe la différence entre consciencieux et perfectionniste. Alors qu’une personne consciencieuse visera le très bon travail tout en se fixant des objectifs SMART, la perfectionniste voudra réaliser une performance bien trop élevée… et inatteignable.
La souffrance que cache le perfectionnisme
Plus qu’un défaut, être perfectionniste est plutôt un poids, qui provoque souvent de la frustration. Car non, vous n’êtes jamais satisfaite de vous (ni des autres), malgré vos efforts répétés et une tâche 1000 fois recommencée… Vous ne cessez de faire votre autocritique et vous avez tendance à vous dévaloriser.
Vous pouvez alors développer le fameux syndrome de l’imposteur, celui qui vous fait dire que vous n’vaez pas les compétences rquises. Vous pouvez aussi ressentir du stress avant même de commencer à travailler et repousser l’échéance au maximum. La procrastination devient un mode de fonctionnement aussi pénible qu’anxiogène. Perfectionniste, qualité ou défaut : le second caractère semble l’emporter.
Le perfectionnisme dans la pratique artistique
Et l’art dans tout ça ? Être perfectionniste ne s’arrête pas à vos accomplissements professionnels et s’applique bien souvent à tous les domaines de votre vie. Il pointe notamment son nez lorsque vous apprenez une nouvelle discipline… Et dans ce cas-là, le seul boss qui vous évalue, c’est vous-même !
Vous découvrez avec joie l’aquarelle, vous commencez à suivre de nombreux tutos mais vos résultats ne sont pas à la hauteur de vos attentes, bien trop élevées quoi qu’il en soit. Vous vous retrouvez alors en plein blocage créatif, paralysée à l’idée de pratiquer votre art. Vous avez le sentiment d’avoir échoué, vous vous trouvez nulle et vous abandonnez (ce que vous pouvez difficilement vous permettre de faire au travail).
Eh oui, le perfectionnisme fait oublier la notion de plaisir, quand les exigences prennent le pas sur la réalisation en elle-même. Votre créativité s’en trouve bridée : vous vous attelez à reproduire un modèle 100 fois, jusqu’à ce que chaque détail soit parfait. Votre entourage a beau admirer la beauté de vos peintures, vous ne les croyez pas. De toute façon, vous ne relevez que les défauts de votre création et estimez que les autres font mieux que vous.
Il est temps que cela change ! Et si on lâchait prise pour se concentrer sur la joie de créer ?
Apprendre à se libérer de son perfectionnisme pour retrouver le plaisir de faire !
#1 Prendre conscience qu’être perfectionniste vous fait souffrir
On se trouve parfois des excuses ou on a tendance à se dire qu’être hyper pointilleux et méticuleux, c’est plutôt bien. Mais lorsque l’excès s’en mêle et que cela engendre de la souffrance ou des blocages, il est important de mettre le doigt dessus. Certains en développent des pathologies, comme des troubles anxieux. Si c’est votre cas, il est important d’oser se l’avouer.
#2 Comprendre l’origine de votre perfectionnisme
On ne ne naît pas perfectionniste… quoiqu’il existerait une possible origine génétique. Il est possible que votre sens du détail légèrement excessif soit hérité de vos parents, eux-mêmes exigeants envers eux ou envers vous-même. En découle un manque de confiance en soi, une volonté d’obtenir l’approbation des autres pour vous sentir valorisée ou un souhait de réussir à tout prix. L’apparition des réseaux sociaux a également exacerbé la possible origine sociétale ou culturelle du perfectionnisme. Il est tellement facile de se comparer et de se dévaloriser face à cette vitrine de la perfection !
#3 Vous reconnecter avec le plaisir de faire…
… et déconnecter un peu du reste, en prenant du recul. La notion de plaisir, souvent diluée dans nos efforts pour performer, doit reprendre le pouvoir ! Pour cela, rien de tel qu’être à l’écoute de ses sensations. Cela peut passer par des exercices de méditation ou de pleine conscience, pour renouer le contact avec son corps, ses émotions et se défaire du stress. Ensuite, vous pouvez vous lancer dans des activités créatives courtes de 15 minutes environ. Pas le temps de réfléchir ou de recommencer inlassablement : dans ce timing, concentrez-vous uniquement sur l’acte de créer, non le résultat !
#4 Peindre et dessiner dans un carnet pour constater vos progrès
Vous pratiquez l’aquarelle, le dessin ou le mixed media ? Je vous conseille de réaliser vos illustrations dans un carnet plutôt que sur des feuilles volantes. Déjà, parce que vous devrez résister à l’envie d’arracher les pages qui ne vous conviendraient pas ! Vous n’avez qu’à le refermer quand vous le souhaitez. Ensuite, parce que votre carnet créatif est le témoin de vos progrès et de l’émotion que vous mettez dans vos œuvres. Constater votre évolution, trouver que votre travail n’était finalement pas si mauvais et cesser de vous autocritiquer, voilà les bienfaits de cette habitude !
#5 Vous lancer dans un défi créatif pour lâcher prise
Et si vous vous lanciez dans un défi créatif pour progresser et lâcher prise sur le résultat ? Un #100daysproject, ou projet sur 100 jours, démarre avec moi aujourd’hui même, ce 22 février 2023, sur mon compte Instagram. Si vous lisez cet article plus tard, vous pourrez nous rejoindre en cours de route, ou trouver d’autres défis créatifs. L’idée d’un tel challenge, c’est de retrouver peu à peu la joie de créer en instaurant une routine créative, sans pression ni jugement. Votre corps et votre cerveau vont progressivement enregistrer la répétition des sensations agréables provoquées par l’acte de créer. Et le perfectionnisme va s’effacer doucement au profit du plaisir de la réalisation en elle-même.
Être perfectionniste, ce n’est pas une fatalité. Si vous avez conscience que le niveau d’excellence que vous vous imposez engendre beaucoup trop de stress, vous êtes sur le bon chemin ! C’est un premier pas vers le lâcher-prise et le retour de la joie dans votre vie. La pratique d’une activité créative peut d’ailleurs renforcer votre confiance en soi et libérer votre créativité. Je peux vous accompagner pour retrouver le bien-être, sans vous soucier d’une quelconque performance. Apprendre à créer juste pour vous, ça vous dit ? Alors rejoignez l’Exploractiva Académie et accédez à un monde d’explorations créatives !
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